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Bienvenue à vous qui poussez les portes de ce blog. Yokoso ! Welcome ! Wilkommen ! Manava !

dimanche 17 novembre 2013

Mémoire d'une gameuse


Parce que les filles aussi jouent aux jeux vidéos, d’abord !

 

1- Les années 80. Du 8 bit, du vrai, avec des gros pixels et de la musique de synthé.

Je suis née en 1977. J’ai connu la télé en noir et blanc (sans télécommande), le téléphone gris à cadran rotatif et les balbutiements des jeux vidéos. J’ai fait mes premières armes sur Pacman et Space Invaders chez un ami de mes parents qui avait investi dans une Atari 2600. Je ne devais pas avoir plus de cinq ou six ans mais je trouvais ça franchement magique.
 Peu de temps après, j’ai découvert les jeux sur l’Apple 2c. Les disquettes étaient souples, l’ordinateur faisait un bruit de tous les diables quand il démarrait mais quel bonheur ! J’ai passé des journées entières à jouer à Evolution ou Montezuma’s revenge. Pourtant, le graphisme en 8 bits et niveaux de gris était difficilement supportable plus de quelques heures d’affilée si bien que j’avais les yeux qui pleuraient à force de fixer l’écran. Qu’à cela ne tienne, c’était ma première addiction aux jeux vidéos.
Ma première addiction : Montezuma's Revenge (Utopia Software).
 Dans la cour de récré, à l’école, les jeux vidéo étaient également en pleine émergence. Certains faisaient leurs intéressants avec leurs Game and Watch de Nintendo (la DS avant l’heure : même format, même système de double écran). Un bouton directionnel, un autre d'action, à l’époque on appelait ça des jeux électroniques. Les personnages s’animaient dans des décors fixes incrustés sur l’écran (composé de cristaux liquides et donc assez fragile malheureusement), il fallait faire sauter un plombier au dessus de tonneaux que lui envoyait un gorille géant (Donkey Kong), rattraper avec notre petit rafiot des bonshommes qui sautaient en vol plané (Parachute) ou bien éteindre un feu à l’aide de personnages Disney (Mickey & Donald). C’était vite abrutissant puisque plus vous progressiez en difficulté plus la vitesse s’accroissait. En fait, le but premier était surtout d’exploser le score et d’inscrire son nom à la première place.
Le Game & Watch  Mickey & Donald : décor fixe en couleurs. Ce qui est noir est en cristaux liquides
Du CE1 au CM2, j’ai eu le même instituteur (c’était une classe unique dans une école de campagne). On avait beau être loin de la ville, on était à la pointe du progrès. Ceux qui finissaient leurs exercices avant les autres avaient le droit d’aller jouer sur l’Amstrad CPC que notre maître avait installé au fond de la classe et dont l’écran était en couleur (je précise parce que c’est un des premiers à ne pas être en noir et blanc).
Un corbeau tout plein de pixels passe...
 Je n’oublie pas non plus le minitel. Une spécificité française qui servait surtout à consulter l’annuaire (et le téléphone rose pour 50% des utilisateurs adultes, paraît-il). Il était équipé d’un modem mais, à l’époque, je ne savais pas ce que ça voulait dire. Je savais juste qu’il n’était bon à rien tant qu’il n’était pas connecté. De plus, on ne pouvait pas téléphoner et naviguer sur le minitel en même temps. Déconnecté, il affichait juste un écran noir avec un carré blanc qui clignotait. Zéro mémoire, zéro microprocesseur. On appelle ça aujourd’hui un terminal informatique passif. Mon frère, ma sœur et moi, on s’en servait pour dessiner des images pixelisées en alignant les espaces et les X.


2- Les années 90. La révolution 16 bits (Sega, c’est peut-être plus fort que toi mais Nintendo c’est trop beau).

A chacun de ses anniversaires, mon frère recevait toujours quelques jeux à gratter parce qu’il était né un 13 et qu’il était diablement chanceux. Il ne devait pas avoir plus de six ou sept ans quand il a gagné la coquette somme de mille francs. Une fortune pour l’époque. Ma sœur et moi l’avons vite orienté dans la façon de dépenser son argent. Sur nos judicieux conseils, il a acheté une Megadrive 2. Enfin, nous avions une console de jeux !

L'inoubliable écran d'accueil de Sonic revu par Beyx
 Que de samedis après-midi et de dimanches passés à jouer à Ecco le Dauphin ou Sonic ! Les graphismes étaient vraiment réussis, je me souviens encore de la musique des décennies après. Dès qu’on avait épargné suffisamment d’argent de poche, on se cotisait pour acheter une nouvelle cartouche de jeu. La couleur, l’animation, la musique, tout nous plaisait même si certains jeux était parfois euh… déconcertant. Another World par exemple avait une histoire tirée par les cheveux et une difficulté insurmontable. Malgré tous mes efforts, je n’ai jamais réussi à terminer ce jeu !
Mario & Booh by Beyx
Pourtant nous n’avions encore rien vu. Après un échange de console, nous nous sommes retrouvés pour une semaine avec une Super NES entre les mains. Quelle claque ! Les jeux étaient meilleurs en tout. Nintendo opposait à Sonic ou Ecco l’excellent Zelda ou le clan Mario (Luigi, Wario, Yoshi…). Mais surtout, il offrait une gamme de jeu vraiment plus importante. Ni une, ni deux, nous nous sommes ralliés à la cause Nintendo et nous avons revendu notre Megadrive pour acheter une Super NES.

Il faut ajouter qu'il y avait à l'époque un vrai combat Nintendo vs Sega. La pub suivante illustre bien cette guerre ouverte. Pour bien comprendre, il faut savoir que la Megadrive s'appelait Genesis aux USA.
Jeu de mots intraduisible en français.
En France, la presse n'était pas en reste mais le jeu de mot était moins parlant. "Sega, c'est plus que super" disait la pub (sous-entendu super-nintendo). A la télé, Sega mettait le paquet avec une publicité pour la Megadrive aux accents de Mad Max : un biker à la crête orange venait affronter le maître Sega dans un décor post-apocalyptique. Vous pouvez la visionner avec ce lien (je n'ai pas réussi à importer la vidéo).
Comment ça Link n'a pas les cheveux roses? (Pink Link by Beyx)
La vraie découverte que nous avons fait avec la SNES, c’est le RPG. Zelda, Secret of Mana, Secret of Evermore… une map gigantesque, un scénario construit, des personnages attachants et surtout un temps de jeu énorme. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, le RPG est un jeu de rôle à la troisième personne dont le but est d’accomplir des quêtes qui feront évoluer votre ou vos personnages. Le scénario prend le plus souvent place dans un monde médiéval fantastique où évoluent guerriers, mages et créatures féeriques. Votre objectif est simple : sauver la princesse voire le monde et battre bien sûr le super-méchant. Depuis, ça reste le style de jeu vidéo que je préfère. De Final Fantasy à Zelda en passant par WoW ou Fables.

3- 32 bits. Playstation et autres Fantasy

Nous avons eu la chance qu’on nous donne une Playstation quand son utilisateur a acheté la PS2. Rien d’exceptionnel, nous disions-nous jusqu’à ce qu’on joue à Final Fantasy VII. Nouveau coup de cœur pour ce fantastique RPG qui tenait sur quatre CD à l’époque. Une histoire de sauvegarde de l’humanité aux délicieux accents Steampunk, une bande son vraiment marquante, des cinématiques qui récompensent le joueur au fur et à mesure de son avancée. FF7 reste le meilleur de la saga Final Fantasy à ce jour (selon la majorité des fans). Pour moi, mon cœur oscille entre le 7 et le 8 même si FF7 restera celui de ma découverte avec cette saga incroyable.
FF7 vu comme une couverture de livre par A.J. Hateley
La Playstation offrait également des titres sympathiques pour jouer en groupe tel Parappa the Rapper, un jeu de rythme complètement barré mais vraiment drôle ou Tekken 3, de la bonne baston pour se défouler après une horrible journée de cours.
Deux autres bonnes surprises, des titres bien gothiques comme je les aime : Blood Omen et Soul Reaver. On suit l’histoire de Kain, vampire mégalomane, et de son bras droit Raziel plongé dans un vortex pendant mille ans et transformé en âme damnée. Les graphismes et l’histoire sont sombres à souhait. Le scénario, très bien construit, nous emmène à travers quatre jeux (la suite étant sur PS2 : Soul Reaver 2 et Blood Omen 2) riches en rebondissements. Vraiment jouissif.
Et comment ne pas parler de Metal Gear Solid, mon premier jeu d'infiltration. J'ai commencé à y jouer en me disant "encore un jeu de guerre où il faut tirer sur tout ce qui bouge" mais le scénario m'a vite convaincue du contraire. L'histoire est extrêmement riche et complexe. On incarne Solid Snake, un soldat chargé de s'infiltrer dans une base en Alaska et d'empêcher l'explosion d'un missile nucléaire. Le jeu a beau se prendre au sérieux, il est très drôle de pouvoir se déguiser en scientifique ou se cacher sous un carton.
Si MGS était un livre (A.J. Hateley)

Final Fantasy, Blood Omen, Soul Reaver, Metal Gear Solid, autant de séries qui me persuadèrent quelques années plus tard d'acheter une PS2 pour continuer à profiter de ces fantastiques jeux.
Le hic avec la playstation ce fut sa durée de vie. Au bout de quelques années, les cds ont commencé à tourner dans le vide sans être lus. Ça arrivait une fois sur quatre puis une sur trois. Le truc fut de caler la PS sur le côté gauche pour caler la lentille. C’était loin d’être pratique et de toute façon elle était condamnée à plus ou moins long terme. RIP PS1.
 

4- 64 bits. La 3D de la Nintendo 64

Logiquement, dès la sortie de la Nintendo 64, nous avons revendu notre Super Nes pour nous procurer la dernière née de Nintendo. Nous avons commencé avec Super Mario 64, ébahis par la liberté d’action qu’offrait la 3D. Pour la première fois, Mario n’était pas limité à une ligne droite pour ses déplacements. Il sautait, courait, nageait avec une totale fluidité. Quelques bugs graphiques ne retiraient rien à la qualité du jeu. Bien exploités ils permettaient même de prendre d’improbables raccourcis.
Zelda bouquinisé par A.J. Hateley
 Mais le meilleur jeu sur 64 était sans conteste Zelda, Ocarina of Time. L’avantage par rapport à Mario était quand même de posséder un vrai scénario particulièrement poussé. Le décor était d’une magnifique profondeur et le temps de jeu exceptionnel. Que de temps passé à collecter les cœurs et à fouiller chaque parcelle de la plaine d’Hyrule !
Malheureusement, même constat d'échec que pour la PS1, les N64 avaient une durée de vie limitée. J'en possède encore deux aujourd'hui et je ne parviens à en faire marcher aucune. C'est rageant. Il parait que c'est un problème de cordon d'alimentation mais je n'ai jamais vraiment eu le temps ni les connaissances en électronique pour me pencher sur ce bug.

5- Le présent : Game Cube, Xbox, PS2, PS3 et jeux en ligne...

Je ne m'étendrai pas sur ces consoles parce que je continue à les utiliser. La Game Cube est bien utile quand vient ma nièce de 6 ans (vive Mario Party !). Je sors la PS2 de temps en temps pour lire des DVDs, rejouer à MGS, Final Fantasy et autres. Je suis également en possession d'une Xbox qui ne sert jamais (sauf pour rejouer une énième fois à Fable), d'une PS3 qui sert beaucoup (en ce moment pour FF13), d'une DS Lite que j'emmène en déplacement (en ce moment avec Zelda Phantom Hourglass) et je lorgne vers une PS Vita pour noël.
Pour consolider ma bio de Gameuse, il faut que j'ajoute une dernière pierre : les MMORPG. J'ai fait partie de la Leaf Tribe dans Ragnarök Online, d'une guilde dans World of Warcraft et puis je me suis aventurée dans Aion. Le hic, c'est qu'en travaillant à domicile, la tentation de se connecter est terrible. "Juste une heure" me disais-je en me croyant raisonnable. Mais c'était impossible car mon cerveau, branché sur le rythme du jeu, ne voyait pas le temps passer. Je relevais la tête en constatant qu'il faisait nuit et que l'après-midi était bel et bien terminé. Bref, j'ai préféré couper toute relation avec les MMORPG sous peine de ne plus faire que ça.
Ceci est un  Poring (Ragnarök)



Pour aller plus loin...

Pour les amateurs de 8 bits : Stickaz un site qui vous permet de créer et d’acheter votre propre motif composé de stickers carrés et colorés.

Pour les fans de la première heure : le très complet Musée du jeu vidéo. Il n’y a peut-être plus de lieu d’exposition depuis que le toit de l’arche de la défense est fermé au public mais il conserve un site très complet. Autre nom, autre site sans rapport avec le précédent, le musée des jeux vidéo est une base de donnée qui recense de façon extrêmement complète tous les jeux sur tous les supports.
Pour les nostalgiques : le Joueur du Grenier. Il porte une chemise hawaïenne, il teste tous les jeux vidéos sortis sur consoles, surtout les pires, et il râle beaucoup. Parfois, il fait même un hors série sur les dessins animés de notre enfance et c'est hilarant. On devient vite accro à ses vidéos.
Les illustrations de Mario et Zelda ont été faites par Beyx. Vous pouvez retrouver ses œuvres sur sa galerie de deviantART.
A.J. Hateley voit les jeux vidéos comme des couvertures de livres sur le site de Redbubble.

  

dimanche 20 octobre 2013

L'Ecole de PAN : du Roman à la Bande Dessinée...


Une nouvelle expérience : la BD

A la fin du magazine Moi Je Lis, on trouve 6 pages de BD. La série actuelle, les profondeurs d’Omnihilo, est sombre et assez complexe. Elle raconte l’histoire d’enfants qui découvrent un accès au territoire qui renferme l’imagination du monde, Omnihilo. Seulement, en explorant ce monde aux multiples strates, ils se rendent compte qu’il est rongé par un mal mystérieux.
La série s’achève en février 2014. Il fallait donc une nouvelle BD à partir de mars. La rédactrice en chef de Moi Je Lis m’a proposé de prendre la suite en travaillant sur l’univers de l’École de PAN. Que répondre sinon oui ? Je rêve depuis toujours de faire du scénario de BD mais je pensais jusqu’alors que c’était réservé aux gens de la profession et que même un scénariste devait savoir dessiner.
J’ai essayé, j’en ai discuté avec Yomgui Dumont (qui a l’habitude de travailler avec des écrivains au scénario) et, après plusieurs tentatives, j’ai finalement trouvé la forme idéale.

Écrire des scénarios de BD

En fait, on ne parle pas de scénario pour rien. L’essentiel de l’écriture est destiné aux dialogues et aux indications scéniques (comme pour du théâtre ou du cinéma). Ensuite, viennent toutes les descriptions sur l’action en cours, le décor, l’aspect des personnages… L'ensemble est fragmenté en Planches et en Cases, histoire de distribuer l’action et de simplifier le travail de l’illustrateur.
Bien sûr, pour un format réduit comme Moi Je Lis, le nombre de cases par planche n’excède pas six. Bien sûr, c'est une moyenne parce qu'on peut très bien mettre une seule case (pour la première planche par exemple) ou, au contraire, neuf petites cases par planche (c'est chaud mais c'est possible).
C’est ensuite Yomgui qui prend la relève et transforme en dessins tout ce que j’avais expliqué en texte. C’est un sacré boulot !

Rédiger une bible

Avant même de se lancer dans les six histoires qui se déclineront de mars à août 2013, il faut poser les bases de l’univers. On m’a donc demandé de rédiger une bible littéraire de l’École de Pan. En résulte un document de 25 pages dans lequel je décris tout l’univers que j’ai créé : le concept de base (des enfants dotés de pouvoirs suivent une scolarité presque normale dans un établissement situé sur une île), la philosophie de l’école (aider chacun à maîtriser ses pouvoirs sans pour autant former des super-héros), les décors (une île verdoyante au milieu d’un lac de montagne) et enfin, la plus grosse partie, les personnages. Ces derniers sont très nombreux. Outre les profs et les élèves, il y a aussi les méchants, les parents et les intervenants extérieurs.
Malgré l'énorme travail que ça demandait, c'était passionnant à faire. Et aussi très utile. Parler ainsi de chaque personnage m'a permis de donner à certains plus d’épaisseur. Je les ai doté d’un passé, de défauts, j'ai pu déterminer qui était leur meilleur ami, qui était la brute de service, qui jalousait qui. Une excellente façon de les faire vivre et un très bon pense-bête pour ma mémoire parfois hésitante.

Inventer une saison 01

Une saison de Moi Je Lis se décline de septembre à août. Puisque Omnihilo se termine en février, la première saison de l’École de Pan comptera seulement six épisodes. La saison deux (car il y aura une saison 2 !) commencera en septembre 2014 et fera en toute logique le double de la première.
Réfléchir en terme de saison signifie qu’il ne suffit pas de créer six épisodes. Il faut les relier les uns aux autres en les dotant d’une trame commune. De plus, il faut tenir compte des histoires déjà existantes en format roman (au nombre de quatre et en cours d’édition en Milan Poche Cadet). Mais il faut également que le lecteur qui ne connaît pas ces histoires puisse appréhender le monde de l’École de Pan.
Sacré exercice de création ! Plutôt que de paniquer devant la tache à accomplir, j’ai pris les choses petit à petit.

Trouver l’épisode pilote

J’ai donc commencé par rédiger les histoires qui me passaient par la tête. Une bonne façon de m’entraîner à l’écriture de scénario. Puis j’ai essayé de rédiger l’épisode pilote. Quand je l’ai soumis à la Rédactrice en chef, celle-ci l’a refusé en tant que pilote pour plusieurs raisons : d’une part, il était trop long (il faisait 12 planches donc deux numéros) et, d’autre part, il ne permettait pas d’entrer dans l’histoire avec tous les éléments de base. J’ai donc gardé cette histoire pour plus tard (en l’occurrence, ce seront les deux premiers épisodes de la saison 2) et je me suis remise au boulot.
Finalement, l’épisode pilote est le dernier que j’ai écrit. Après avoir déterminé la trame générale de la saison et rédigé l’épisode final, les choses paraissaient plus claires. Je savais par où commencer.
L’histoire commence par un texto de Félix (le personnage principal) à ses parents. Ce procédé permet de faire un rappel simple des règles de l’univers sans perdre le lecteur dans une série de flash-back.
L’épisode pilote est primordial. C’est lui qui devra convaincre l’équipe éditoriale ainsi que les gens qui ont les sous (je reste volontairement vague parce que je n’y connais rien en organigramme de chez Milan).

Une future édition chez BD Kids (?)

Si la BD fonctionne bien dans Moi Je Lis, suivra une édition chez BD Kids , le label Milan/Bayard qui publie, entre autres, Ariol. Vous connaissez ? Mais si ! Ariol ! Le petit âne bleu imaginé par le géniallissime duo Marc Boutavant et Emmanuel Guibert. J’adore cette série. Illustrations splendides et humour dévastateur, Ariol est une totale réussite. Savoir que je vais être éditée dans la même collection me laisse sans voix.

Ariol c'est lui ! (illustration de Marc Boutavant)

Mais bon, ne nous emballons pas et laissons les choses aller à leur rythme. La prochaine échéance est en mars 2014, date de sortie du premier épisode de l’École de Pan dans Moi Je Lis. Je croise les doigts, les mains, les bras...



Pour vous balader sur le site de Moi Je Lis et feuilleter un extrait de numéro suivez le lien.
Pour voir à quoi ressemble la collection BD Kids, vous pouvez aller voir par .
Les planches de BD de Zelda sont extraites du site du talentueux Zac Gorman : Magical Game Time.

L'Ecole de PAN : De la presse au roman


Les petits textes que j’avais écrits pour le magazine Moi Je Lis ont été récupérés par la branche édition de Milan. Ils vont devenir des petits romans de la collection Poche Cadet. C’est une très bonne nouvelle puisque mes histoires vont maintenant profiter d’une durée de vie beaucoup plus longue et toucher un public bien plus vaste.
La couverture de la version presse (illustration Yomgui Dumont)
 Il a fallu trouver un titre de série aux histoires des enfants de l’île de Pan. Au tout départ, l’éditeur avait choisi X-Kids. Double problème : d’une part, ça ne me plaisait pas du tout (franchement, pourquoi utiliser l’anglais ?) et, d’autre part, les noms à consonance X-machin ont tous été déposés par Marvel, le propriétaire de la licence X-men.
J’ai donc signifié à l’éditeur que je n’étais pas d’accord avec ce titre en expliquant pourquoi. J’ai suggéré en remplacement une liste d’autres titres possibles que Yomgui (l’illustrateur) a rallongé avec ses propres propositions. Après longue délibération et multiples échanges de mail, nous nous sommes finalement mis d’accord pour l’École de PAN (P.A.N devenant l’acronyme de Particuliers Atypiques et Normaux).

Étape nécessaire : retravailler le texte du magazine pour l'adapter au format roman (illustration Yomgui Dumont)
Le titre de l’épisode a changé également. Les enfants de l’île de Pan a été remplacé par Le monstre de l’île. Le texte a dû être retravaillé pour entrer dans les dimensions plus étroites d’un Milan Poche Cadet. C’est un exercice délicat de revenir sur son propre texte. Surtout quand ce dernier a déjà été bien épuré pour correspondre aux 18000 signes du magazine Moi Je Lis. Dans ces cas-là, croyez-moi, il vaut mieux maîtriser l’art de la synthèse.

Le travail sur la nouvelle couverture et l'ajout du logo (illustrations Yomgui Dumont)
Une nouvelle couverture a été dessinée pour l’occasion par Yomgui. Elle présente les deux personnages principaux ainsi que Rebecca. Ce qui est étonnant, c’est que cette image ne correspond pas au récit. En effet, il n’y a aucun moment où Rebecca se retrouve ainsi sur le chemin du phare avec Félix et Bilal. Je pense que le but était de mettre au moins un enfant aux pouvoirs “visibles”.
C’est une couverture réussie. On sent le suspens et la tension des personnages. On se demande ce qui se cache dans ce phare qui s’élève au loin.


Bonne nouvelle ! J’ai reçu hier le contrat d’édition pour le tome 2 de l’École de Pan, une enquête en bleu. L’aventure continue !


vendredi 18 octobre 2013

Bazmaru et la fille du vent

Je sais, je ne poste pas souvent. Mais quand je le fais, c'est pour des changements importants dans ma vie d'auteur.

Alors le voilà mon grand changement ! Mon nouveau roman chez l’École des Loisirs, Bazmaru et la fille du vent, sort le 1er novembre 2013. Si vous avez lu les post précédents, vous avez pu constater que la post-production du roman a duré un an. Hé oui ! Je vous avais dit que ça pouvait être long !

L'histoire

Aéris vit dans un sea-zoo, un aquarium d'eau salée nouvelle génération. Son père en est le directeur et elle nourrit les lamantins pour se rendre utile et montrer qu'elle peut assumer des responsabilités. Un soir, alors qu'elle ramène la barge de nourriture, elle aperçoit un étrange garçon bleu qui discute avec les dauphins. Discute? Oui, le garçon parle la langue des cétacés et il est également capable de respirer sous l'eau. Son nom est Bazmaru. Il effectue son whakawhitinga, le voyage initiatique qui doit le mener de l'âge d'enfant à celui d'homme. Son errance l'a mené jusqu'à Aéris dont il sauve la vie par une nuit de tempête.
Les destins d'Aéris et de Bazmaru sont désormais liés. Leur aventure va être longue et semée d'embûches.

Boulot, boulot...

C'est la première fois que je fais autant de recherches pour un roman. J'ai noirci un cahier entier avec des notes et des dessins pour avoir sous la main un pense-bête efficace. J'ai utilisé deux langues qui m'était totalement étrangères (le maori et le tahitien dont la base linguistique est commune) et j'ai fait évoluer mes personnages dans des lieux difficiles à décrire quand on y a pas soi-même mis les pieds (les îles du Pacifique). Heureusement, Internet est riche en blogs et sites sur ce coin du monde. La végétation, la mythologie, la géographie, il m'a fallu tout apprendre. Mais, ouf ! ça valait le coup !

Face your personnage

J'ai une très mauvaise mémoire des visages. C'est une catastrophe. C'est la même chose pour les personnages que je crée. Je connais leur physionomie mais j'oublie rapidement de quelle couleur sont leurs yeux, si leurs cheveux sont courts ou longs... Mais ceci est moins embêtant depuis que j'ai découvert un formidable outil : Face your manga.

Ce site permet, comme son nom l'indique, de créer votre avatar façon manga. Tout est expliqué simplement. vous choisissez votre genre (garçon ou fille) puis vous déterminez la forme du visage, la couleur de la peau, les cheveux, la bouche, les yeux... Le choix est si vaste qu'il est quasiment impossible d'avoir le même avatar que quelqu'un d'autre.
Je me suis donc servie de cet outil pour créer des avatars de mes personnages principaux. J'ai ensuite réuni tous ces visages sur le même document que j'ai imprimé. Une fois punaisé devant mon bureau, je n'avais qu'à lever les yeux pour vérifier l'aspect d'Aéris, de Bazmaru ou de Pohatu-tohunga, par exemple.
Voici Aéris !

Et lui, c'est Bazmaru !
Voilà ! C'est tout pour aujourd'hui !

Une dernière chose. Je préviens très en avance mais j'en reparlerai plus tard : je serai en dédicace sur le stand de l'école des Loisirs le samedi 23 novembre au Salon du Livre Jeunesse de Rouen (salon qui se déroulera cette année à la Halle aux Toiles).

Nana! (ça veut dire au revoir en tahitien)





jeudi 16 mai 2013

Comment se faire éditer ?


Ah, LA grande question que tout jeune écrivain se pose !

Je me la suis posée longtemps, c’est vrai, jusqu’au jour magique où j’ai reçu un oui par téléphone. Les bonnes nouvelles se font souvent par téléphone, les mauvaises arrivent bien souvent par la poste.
Je ne prétends pas posséder de formule magique. Loin de là ! Je peux juste vous aiguiller pour vos démarches car je sais qu’il y a quelques détails qui changent la donne.

 1. Faites un bon manuscrit

C’est malin, vous allez me dire. Ça vous paraît évident ! Ce que je veux dire par “bon manuscrit” c’est que vous devez être convaincus de la qualité de votre travail. Est-il vraiment achevé ? A t-il vraiment la forme que vous comptiez lui donner ? En êtes-vous totalement satisfaits ?


 2. Écrivez dans un français correct

Il n’y a rien de plus décourageant pour un éditeur qu’un texte bourré de fautes. Vérifiez vos participes passés, vos conjugaisons, vos pluriels. Au moindre doute, plongez-vous dans le dictionnaire ou le Bescherelle. Il n’y a aucune honte à ça. J’ai souvent des doutes sur la façon d’utiliser tous et tout (on dirait que la règle ne s’imprime pas dans mon cerveau) alors je vérifie dans un vieux Bled toujours à portée de main sur mon bureau.

3. Privilégiez une mise en page classique

Faites simple. Ecrivez en Times New Roman, taille de police 12 ou 14, marges normales. C’est la mise en page la plus facile à lire, celle qui ne demande aucun effort d’adaptation.
N’oubliez pas de numérotez les pages et de rappeler, au début ou à la fin de votre manuscrit, votre nom et vos coordonnées.
Joignez une lettre de présentation dans laquelle vous résumerez votre histoire et cernerez la catégorie et l’âge du lecteur.
Si vous n’êtes pas dessinateur mais que votre texte comporte des illustrations, des cartes, contentez-vous de le signaler dans la lettre de présentation de votre manuscrit. De la même façon, faites sobre pour la première page de votre manuscrit. Pas de dessin ou de photo pour faire “comme si” c’était une couverture.

 

4. Ne reliez pas votre manuscrit

Vous vouliez faire un joli manuscrit avec du papier de belle qualité parce que c’est toujours mieux sur le bureau de l’éditeur ? Ne le faites pas. C’est une dépense en plus pour vous et l’éditeur s’en contrefiche. Des feuilles libres de qualité classique c’est tout aussi bien. Ce qui compte vraiment est à l’intérieur des pages.
 

5. Soyez numériques… (ou pas)

Les manuscrits, c’est la méthode classique. Mais, certains éditeurs privilégient de plus en plus le format numérique. Plus de papier, plus d’enveloppes gonflées par des centaines de pages, ils préfèrent recevoir vos textes par mail. Il vous suffit souvent de vous renseigner sur leur site. Par exemple Bragelonne ou l’Atalante n’acceptent que du numérique alors que Gallimard ou Bayard ne jurent que par le manuscrit papier.
Dans le cas d’un envoi numérique, privilégiez un traitement de texte connu de tous. Word est le plus couramment utilisé, sur mac comme sur pc. Si vous travaillez sous Open Office, envoyez votre manuscrit en deux exemplaires : une version en .odt et l’autre enregistré en OpenOffice pour Word. Un éditeur qui ne peut lire votre envoi ne prendra pas la peine de vous demander une version lisible, il laissera tomber et passera au suivant.

6. Joignez une enveloppe timbrée avec votre manuscrit

En cas de refus, l’éditeur ne s’embarrasse pas à vous renvoyer votre manuscrit. Non, il le détruit. C’est cruel mais c’est comme ça. Il croule sous les arrivages, il n’a pas le temps de penser au pauvre petit écrivain en herbe qui a passé tant de temps à l’imprimer, le relier (inutile, relisez le conseil numéro 4). Alors, si vous voulez récupérer votre manuscrit dont l’éditeur ne veut pas, glissez dans votre envoi une enveloppe affranchie au poids du manuscrit et libellée à votre adresse.

7. Définissez la ligne éditoriale

Renseignez-vous sur un éditeur avant de lui envoyer quoi que ce soit. Quelle collection correspond le mieux à votre texte ? Quel est le nom du directeur de collection ? Adressez votre manuscrit non pas au comité de lecture mais à ce fameux directeur de collection.
Et n’hésitez pas à aller voir sur le site de l’éditeur ses exigences en matière de manuscrits. Pour certains, c’est très précis, ils veulent une mise en page comme ça et pas comme ça. Telle taille de police, telle marge…

8. Soyez patients

Après l’envoi, l’attente peut être longue, très longue. De quelques semaines à plusieurs mois. Ne vous rongez pas les sangs (quelle expression étrange) mais profitez de ce temps offert pour travailler sur un autre manuscrit, une nouvelle idée.

9. Laissez tomber les salons

Sur les salons du livre, les éditeurs sont là pour faire leur publicité, ils sont en représentation. Pour avoir travaillé sur des stands d’éditeurs (avant, j’étais libraire… mais ça c’était avant), je peux vous dire que l’écrivain timide qui souhaite soumettre son manuscrit en main propre n’est pas le bienvenu. Désolée, mais c’est la triste vérité ! Si, tout de même, pour être gentil, on vous prend votre manuscrit, il risque d’être déposé sur une étagère dans la réserve où il sera oublié.
Au moins, quand vous faites un envoi par la Poste, votre manuscrit arrive au bon endroit, à la bonne personne qui pourra s’occuper de votre cas quand elle aura le temps.

10. Restez humbles

Des refus, vous allez en recevoir. Et des pas gentils en plus. Des lettres de refus très froides et complètement impersonnelles qui ne vous expliqueront même pas pourquoi on ne veut pas de vous.
Mettez-vous quelques secondes à la place de l’éditeur… Il reçoit des centaines de manuscrits par mois. Il va consacrer dix minutes à votre histoire, lire les premières pages puis le reste en diagonale (ou la totalité s’il est séduit) et puis passer au manuscrit suivant. Il n’a malheureusement pas le temps de faire un compte rendu de lecture. C’est comme ça. Il faudra vous contenter d’une lettre type qui explique que votre manuscrit ne correspond pas à la ligne éditoriale.

11. Ne vous découragez pas !

Tous les auteurs ont essuyé des refus avant de trouver enfin leur éditeur. Être édité, c’est comme une rencontre, il faut le bon moment et la bonne personne. Alors, surtout, continuez à écrire et ne vous désespérez pas. Si ce n’est pas cette histoire, ce sera la suivante.
Mais surtout, gardez le plaisir d’écrire et d’inventer des histoires, cela s’en ressentira dans votre texte.



Enfin, je vous laisse avec deux articles de l’Express qui s’intéresse régulièrement au monde de l’édition :


Numéros trouvés sur le site Ampergram
Illustration Are you my Type ? issue du site de polices de caractères You Work For Them



jeudi 7 février 2013

Salon du Livre Ados Lyon 3


Les 2 et 3 Février 2013, j'étais en dédicace au Salon du Livre Ados de Lyon 3.
Très bon salon, super organisation. Trois librairies lyonnaises et la mairie s'étaient associés pour cette première édition. Ils ont magistralement tiré leur épingle du jeu. Le salon du livre Ados de Lyon sera un lieu dont on parlera!
J'ai passé mon samedi après-midi et mon dimanche en compagnie d'auteurs très sympathiques : Yves Grevet (l'excellente trilogie de Méto, ainsi que le tout récent Nox aux éditions Syros), Vincent Villeminot ( le thrillerrissime Instinct chez Nathan), Jean-Michel Payet (la passionnante trilogie d'Aerkaos, et le récent Dans la nuit rouge et blanche aux éditions des Grandes Personnes), Christophe Tixier (Les initiés chez Rageot), Carina Rosenfeld (Phaenix chez Robert Laffont, Les clefs de Babel chez Syros et plein d'autres bons titres...), Eric Boisset, Estelle Faye, etc...
J'en oublie forcément, vous pouvez retrouver les auteurs invités sur le site de la librairie L'Esprit Livre ici

Pourtant, avant de parvenir à Lyon, j'ai cru que la nature avait décidé de m'empêcher de voyager. Mon TGV est resté bloqué deux heures et demi en gare de Versailles-chantier car un arbre venait de tomber sur une caténaire (les câbles électriques suspendus qui alimentent le train). Couper l'arbre ou changer de voie ? A priori, la SNCF n'avait pas de solution immédiate et un contrôleur nous a conseillé de quitter le train pour rejoindre la gare de Lyon à Paris. Certains n'ont pas voulu affronter le stress du RER et la foule du métro et ont préféré attendre au chaud que la voie soit dégagée. Je faisais partie de ces frileux. La paresse ayant parfois du bon, l'attente a été beaucoup moins longue que prévue et le train a repris sa route vidé de la moitié de ses passagers (les courageux partis à Paris. Ahah! Tant pis pour eux!).
Malheureusement, au bout d'une heure de route, un chevreuil s'est jeté devant la loco et a provoqué l'arrêt de la rame en pleine campagne. Tout écrasé, le chevreuil ! Quand un animal passe ainsi sous un TGV, le conducteur est obligé de descendre pour vérifier l'état des voitures, une par une. Mais, pour s'engager ainsi sur les rails, il faut arrêter la circulation dans les deux sens. D'où retard des trains alentour.
Je suis arrivée avec trois heures de retard, désolée de me faire remarquer ainsi et titillée par un désagréable mal de tête. Rhalala! Les aléas du voyage!