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jeudi 16 mai 2013

Comment se faire éditer ?


Ah, LA grande question que tout jeune écrivain se pose !

Je me la suis posée longtemps, c’est vrai, jusqu’au jour magique où j’ai reçu un oui par téléphone. Les bonnes nouvelles se font souvent par téléphone, les mauvaises arrivent bien souvent par la poste.
Je ne prétends pas posséder de formule magique. Loin de là ! Je peux juste vous aiguiller pour vos démarches car je sais qu’il y a quelques détails qui changent la donne.

 1. Faites un bon manuscrit

C’est malin, vous allez me dire. Ça vous paraît évident ! Ce que je veux dire par “bon manuscrit” c’est que vous devez être convaincus de la qualité de votre travail. Est-il vraiment achevé ? A t-il vraiment la forme que vous comptiez lui donner ? En êtes-vous totalement satisfaits ?


 2. Écrivez dans un français correct

Il n’y a rien de plus décourageant pour un éditeur qu’un texte bourré de fautes. Vérifiez vos participes passés, vos conjugaisons, vos pluriels. Au moindre doute, plongez-vous dans le dictionnaire ou le Bescherelle. Il n’y a aucune honte à ça. J’ai souvent des doutes sur la façon d’utiliser tous et tout (on dirait que la règle ne s’imprime pas dans mon cerveau) alors je vérifie dans un vieux Bled toujours à portée de main sur mon bureau.

3. Privilégiez une mise en page classique

Faites simple. Ecrivez en Times New Roman, taille de police 12 ou 14, marges normales. C’est la mise en page la plus facile à lire, celle qui ne demande aucun effort d’adaptation.
N’oubliez pas de numérotez les pages et de rappeler, au début ou à la fin de votre manuscrit, votre nom et vos coordonnées.
Joignez une lettre de présentation dans laquelle vous résumerez votre histoire et cernerez la catégorie et l’âge du lecteur.
Si vous n’êtes pas dessinateur mais que votre texte comporte des illustrations, des cartes, contentez-vous de le signaler dans la lettre de présentation de votre manuscrit. De la même façon, faites sobre pour la première page de votre manuscrit. Pas de dessin ou de photo pour faire “comme si” c’était une couverture.

 

4. Ne reliez pas votre manuscrit

Vous vouliez faire un joli manuscrit avec du papier de belle qualité parce que c’est toujours mieux sur le bureau de l’éditeur ? Ne le faites pas. C’est une dépense en plus pour vous et l’éditeur s’en contrefiche. Des feuilles libres de qualité classique c’est tout aussi bien. Ce qui compte vraiment est à l’intérieur des pages.
 

5. Soyez numériques… (ou pas)

Les manuscrits, c’est la méthode classique. Mais, certains éditeurs privilégient de plus en plus le format numérique. Plus de papier, plus d’enveloppes gonflées par des centaines de pages, ils préfèrent recevoir vos textes par mail. Il vous suffit souvent de vous renseigner sur leur site. Par exemple Bragelonne ou l’Atalante n’acceptent que du numérique alors que Gallimard ou Bayard ne jurent que par le manuscrit papier.
Dans le cas d’un envoi numérique, privilégiez un traitement de texte connu de tous. Word est le plus couramment utilisé, sur mac comme sur pc. Si vous travaillez sous Open Office, envoyez votre manuscrit en deux exemplaires : une version en .odt et l’autre enregistré en OpenOffice pour Word. Un éditeur qui ne peut lire votre envoi ne prendra pas la peine de vous demander une version lisible, il laissera tomber et passera au suivant.

6. Joignez une enveloppe timbrée avec votre manuscrit

En cas de refus, l’éditeur ne s’embarrasse pas à vous renvoyer votre manuscrit. Non, il le détruit. C’est cruel mais c’est comme ça. Il croule sous les arrivages, il n’a pas le temps de penser au pauvre petit écrivain en herbe qui a passé tant de temps à l’imprimer, le relier (inutile, relisez le conseil numéro 4). Alors, si vous voulez récupérer votre manuscrit dont l’éditeur ne veut pas, glissez dans votre envoi une enveloppe affranchie au poids du manuscrit et libellée à votre adresse.

7. Définissez la ligne éditoriale

Renseignez-vous sur un éditeur avant de lui envoyer quoi que ce soit. Quelle collection correspond le mieux à votre texte ? Quel est le nom du directeur de collection ? Adressez votre manuscrit non pas au comité de lecture mais à ce fameux directeur de collection.
Et n’hésitez pas à aller voir sur le site de l’éditeur ses exigences en matière de manuscrits. Pour certains, c’est très précis, ils veulent une mise en page comme ça et pas comme ça. Telle taille de police, telle marge…

8. Soyez patients

Après l’envoi, l’attente peut être longue, très longue. De quelques semaines à plusieurs mois. Ne vous rongez pas les sangs (quelle expression étrange) mais profitez de ce temps offert pour travailler sur un autre manuscrit, une nouvelle idée.

9. Laissez tomber les salons

Sur les salons du livre, les éditeurs sont là pour faire leur publicité, ils sont en représentation. Pour avoir travaillé sur des stands d’éditeurs (avant, j’étais libraire… mais ça c’était avant), je peux vous dire que l’écrivain timide qui souhaite soumettre son manuscrit en main propre n’est pas le bienvenu. Désolée, mais c’est la triste vérité ! Si, tout de même, pour être gentil, on vous prend votre manuscrit, il risque d’être déposé sur une étagère dans la réserve où il sera oublié.
Au moins, quand vous faites un envoi par la Poste, votre manuscrit arrive au bon endroit, à la bonne personne qui pourra s’occuper de votre cas quand elle aura le temps.

10. Restez humbles

Des refus, vous allez en recevoir. Et des pas gentils en plus. Des lettres de refus très froides et complètement impersonnelles qui ne vous expliqueront même pas pourquoi on ne veut pas de vous.
Mettez-vous quelques secondes à la place de l’éditeur… Il reçoit des centaines de manuscrits par mois. Il va consacrer dix minutes à votre histoire, lire les premières pages puis le reste en diagonale (ou la totalité s’il est séduit) et puis passer au manuscrit suivant. Il n’a malheureusement pas le temps de faire un compte rendu de lecture. C’est comme ça. Il faudra vous contenter d’une lettre type qui explique que votre manuscrit ne correspond pas à la ligne éditoriale.

11. Ne vous découragez pas !

Tous les auteurs ont essuyé des refus avant de trouver enfin leur éditeur. Être édité, c’est comme une rencontre, il faut le bon moment et la bonne personne. Alors, surtout, continuez à écrire et ne vous désespérez pas. Si ce n’est pas cette histoire, ce sera la suivante.
Mais surtout, gardez le plaisir d’écrire et d’inventer des histoires, cela s’en ressentira dans votre texte.



Enfin, je vous laisse avec deux articles de l’Express qui s’intéresse régulièrement au monde de l’édition :


Numéros trouvés sur le site Ampergram
Illustration Are you my Type ? issue du site de polices de caractères You Work For Them