Parce que les filles aussi jouent aux jeux vidéos, d’abord !
1- Les années 80. Du 8 bit, du vrai, avec des gros pixels et de la musique de synthé.
Je suis née en 1977. J’ai connu la télé en noir et blanc
(sans télécommande), le téléphone gris à cadran rotatif et les balbutiements
des jeux vidéos. J’ai fait mes premières armes sur Pacman et Space Invaders
chez un ami de mes parents qui avait investi dans une Atari 2600. Je ne devais
pas avoir plus de cinq ou six ans mais je trouvais ça franchement magique.
Peu de temps après, j’ai découvert les jeux sur l’Apple 2c.
Les disquettes étaient souples, l’ordinateur faisait un bruit de tous les
diables quand il démarrait mais quel bonheur ! J’ai passé des journées
entières à jouer à Evolution ou Montezuma’s revenge. Pourtant, le graphisme en
8 bits et niveaux de gris était difficilement supportable plus de quelques
heures d’affilée si bien que j’avais les yeux qui pleuraient à force de fixer
l’écran. Qu’à cela ne tienne, c’était ma première addiction aux jeux vidéos.
Ma première addiction : Montezuma's Revenge (Utopia Software). |
Dans la cour de récré, à l’école, les jeux vidéo étaient
également en pleine émergence. Certains faisaient leurs intéressants avec leurs
Game and Watch de Nintendo (la DS avant l’heure : même format, même
système de double écran). Un bouton directionnel, un autre d'action, à l’époque
on appelait ça des jeux électroniques. Les personnages s’animaient dans des
décors fixes incrustés sur l’écran (composé de cristaux liquides et donc assez
fragile malheureusement), il fallait faire sauter un plombier au dessus de
tonneaux que lui envoyait un gorille géant (Donkey Kong), rattraper avec notre
petit rafiot des bonshommes qui sautaient en vol plané (Parachute) ou bien
éteindre un feu à l’aide de personnages Disney (Mickey & Donald). C’était
vite abrutissant puisque plus vous progressiez en difficulté plus la vitesse
s’accroissait. En fait, le but premier était surtout d’exploser le score et
d’inscrire son nom à la première place.
Le Game & Watch Mickey & Donald : décor fixe en couleurs. Ce qui est noir est en cristaux liquides |
Du CE1 au CM2, j’ai eu le même instituteur (c’était une
classe unique dans une école de campagne). On avait beau être loin de la ville,
on était à la pointe du progrès. Ceux qui finissaient leurs exercices avant les
autres avaient le droit d’aller jouer sur l’Amstrad CPC que notre maître avait
installé au fond de la classe et dont l’écran était en couleur (je précise
parce que c’est un des premiers à ne pas être en noir et blanc).
Un corbeau tout plein de pixels passe... |
Je n’oublie pas non plus le minitel. Une spécificité
française qui servait surtout à consulter l’annuaire (et le téléphone rose pour
50% des utilisateurs adultes, paraît-il). Il était équipé d’un modem mais, à
l’époque, je ne savais pas ce que ça voulait dire. Je savais juste qu’il
n’était bon à rien tant qu’il n’était pas connecté. De plus, on ne pouvait pas
téléphoner et naviguer sur le minitel en même temps. Déconnecté, il affichait
juste un écran noir avec un carré blanc qui clignotait. Zéro mémoire, zéro
microprocesseur. On appelle ça aujourd’hui un terminal informatique passif. Mon
frère, ma sœur et moi, on s’en servait pour dessiner des images pixelisées en
alignant les espaces et les X.
2- Les années 90. La révolution 16 bits (Sega, c’est peut-être plus fort que toi mais Nintendo c’est trop beau).
A chacun de ses anniversaires, mon frère recevait toujours
quelques jeux à gratter parce qu’il était né un 13 et qu’il était diablement
chanceux. Il ne devait pas avoir plus de six ou sept ans quand il a gagné la
coquette somme de mille francs. Une fortune pour l’époque. Ma sœur et moi
l’avons vite orienté dans la façon de dépenser son argent. Sur nos judicieux
conseils, il a acheté une Megadrive 2. Enfin, nous avions une console de
jeux !
L'inoubliable écran d'accueil de Sonic revu par Beyx |
Pourtant nous n’avions encore rien vu. Après un échange de
console, nous nous sommes retrouvés pour une semaine avec une Super NES entre
les mains. Quelle claque ! Les jeux étaient meilleurs en tout. Nintendo
opposait à Sonic ou Ecco l’excellent Zelda ou le clan Mario (Luigi, Wario,
Yoshi…). Mais surtout, il offrait une gamme de jeu vraiment plus importante. Ni
une, ni deux, nous nous sommes ralliés à la cause Nintendo et nous avons
revendu notre Megadrive pour acheter une Super NES.
Il faut ajouter qu'il y avait à l'époque un vrai combat Nintendo vs Sega. La pub suivante illustre bien cette guerre ouverte. Pour bien comprendre, il faut savoir que la Megadrive s'appelait Genesis aux USA.
Il faut ajouter qu'il y avait à l'époque un vrai combat Nintendo vs Sega. La pub suivante illustre bien cette guerre ouverte. Pour bien comprendre, il faut savoir que la Megadrive s'appelait Genesis aux USA.
Jeu de mots intraduisible en français. |
En France, la presse n'était pas en reste mais le jeu de mot était moins parlant. "Sega, c'est plus que super" disait la pub (sous-entendu super-nintendo). A la télé, Sega mettait le paquet avec une publicité pour la Megadrive aux accents de Mad Max : un biker à la crête orange venait affronter le maître Sega dans un décor post-apocalyptique. Vous pouvez la visionner avec ce lien (je n'ai pas réussi à importer la vidéo).
Comment ça Link n'a pas les cheveux roses? (Pink Link by Beyx) |
La vraie découverte que nous avons fait avec la SNES, c’est
le RPG. Zelda, Secret of Mana, Secret of Evermore… une map gigantesque, un
scénario construit, des personnages attachants et surtout un temps de jeu
énorme. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, le RPG est un jeu de rôle à la
troisième personne dont le but est d’accomplir des quêtes qui feront évoluer votre
ou vos personnages. Le scénario prend le plus souvent place dans un monde
médiéval fantastique où évoluent guerriers, mages et créatures féeriques. Votre
objectif est simple : sauver la princesse voire le monde et battre bien
sûr le super-méchant. Depuis, ça reste le style de jeu vidéo que je préfère. De
Final Fantasy à Zelda en passant par WoW ou Fables.
3- 32 bits. Playstation et autres Fantasy
Nous avons eu la chance qu’on nous donne une Playstation
quand son utilisateur a acheté la PS2. Rien d’exceptionnel, nous disions-nous
jusqu’à ce qu’on joue à Final Fantasy VII. Nouveau coup de cœur pour ce
fantastique RPG qui tenait sur quatre CD à l’époque. Une histoire de sauvegarde
de l’humanité aux délicieux accents Steampunk, une bande son vraiment marquante,
des cinématiques qui récompensent le joueur au fur et à mesure de son avancée.
FF7 reste le meilleur de la saga Final Fantasy à ce jour (selon la majorité des
fans). Pour moi, mon cœur oscille entre le 7 et le 8 même si FF7 restera celui
de ma découverte avec cette saga incroyable.
FF7 vu comme une couverture de livre par A.J. Hateley |
La Playstation offrait également des titres sympathiques
pour jouer en groupe tel Parappa the Rapper, un jeu de rythme complètement
barré mais vraiment drôle ou Tekken 3, de la bonne baston pour se défouler
après une horrible journée de cours.
Deux autres bonnes surprises, des titres bien gothiques
comme je les aime : Blood Omen et Soul Reaver. On suit l’histoire de Kain,
vampire mégalomane, et de son bras droit Raziel plongé dans un vortex pendant
mille ans et transformé en âme damnée. Les graphismes et l’histoire sont
sombres à souhait. Le scénario, très bien construit, nous emmène à travers
quatre jeux (la suite étant sur PS2 : Soul Reaver 2 et Blood Omen 2)
riches en rebondissements. Vraiment jouissif.
Et comment ne pas parler de Metal Gear Solid, mon premier jeu d'infiltration. J'ai commencé à y jouer en me disant "encore un jeu de guerre où il faut tirer sur tout ce qui bouge" mais le scénario m'a vite convaincue du contraire. L'histoire est extrêmement riche et complexe. On incarne Solid Snake, un soldat chargé de s'infiltrer dans une base en Alaska et d'empêcher l'explosion d'un missile nucléaire. Le jeu a beau se prendre au sérieux, il est très drôle de pouvoir se déguiser en scientifique ou se cacher sous un carton.
Final Fantasy, Blood Omen, Soul Reaver, Metal Gear Solid, autant de séries qui me persuadèrent quelques années plus tard d'acheter une PS2 pour continuer à profiter de ces fantastiques jeux.
Et comment ne pas parler de Metal Gear Solid, mon premier jeu d'infiltration. J'ai commencé à y jouer en me disant "encore un jeu de guerre où il faut tirer sur tout ce qui bouge" mais le scénario m'a vite convaincue du contraire. L'histoire est extrêmement riche et complexe. On incarne Solid Snake, un soldat chargé de s'infiltrer dans une base en Alaska et d'empêcher l'explosion d'un missile nucléaire. Le jeu a beau se prendre au sérieux, il est très drôle de pouvoir se déguiser en scientifique ou se cacher sous un carton.
Si MGS était un livre (A.J. Hateley) |
Final Fantasy, Blood Omen, Soul Reaver, Metal Gear Solid, autant de séries qui me persuadèrent quelques années plus tard d'acheter une PS2 pour continuer à profiter de ces fantastiques jeux.
Le hic avec la playstation ce fut sa durée de vie. Au bout
de quelques années, les cds ont commencé à tourner dans le vide sans être lus.
Ça arrivait une fois sur quatre puis une sur trois. Le truc fut de caler la PS
sur le côté gauche pour caler la lentille. C’était loin d’être pratique et de
toute façon elle était condamnée à plus ou moins long terme. RIP PS1.
4- 64 bits. La 3D de la Nintendo 64
Logiquement, dès la sortie de la Nintendo 64, nous avons
revendu notre Super Nes pour nous procurer la dernière née de Nintendo. Nous
avons commencé avec Super Mario 64, ébahis par la liberté d’action qu’offrait
la 3D. Pour la première fois, Mario n’était pas limité à une ligne droite pour
ses déplacements. Il sautait, courait, nageait avec une totale fluidité.
Quelques bugs graphiques ne retiraient rien à la qualité du jeu. Bien exploités
ils permettaient même de prendre d’improbables raccourcis.
Zelda bouquinisé par A.J. Hateley |
Mais le meilleur jeu sur 64 était sans conteste Zelda, Ocarina
of Time. L’avantage par rapport à Mario était quand même de posséder un vrai
scénario particulièrement poussé. Le décor était d’une magnifique profondeur et
le temps de jeu exceptionnel. Que de temps passé à collecter les cœurs et à fouiller
chaque parcelle de la plaine d’Hyrule !
Malheureusement, même constat d'échec que pour la PS1, les N64 avaient une durée de vie limitée. J'en possède encore deux aujourd'hui et je ne parviens à en faire marcher aucune. C'est rageant. Il parait que c'est un problème de cordon d'alimentation mais je n'ai jamais vraiment eu le temps ni les connaissances en électronique pour me pencher sur ce bug.
5- Le présent : Game Cube, Xbox, PS2, PS3 et jeux en ligne...
Je ne m'étendrai pas sur ces consoles parce que je continue à les utiliser. La Game Cube est bien utile quand vient ma nièce de 6 ans (vive Mario Party !). Je sors la PS2 de temps en temps pour lire des DVDs, rejouer à MGS, Final Fantasy et autres. Je suis également en possession d'une Xbox qui ne sert jamais (sauf pour rejouer une énième fois à Fable), d'une PS3 qui sert beaucoup (en ce moment pour FF13), d'une DS Lite que j'emmène en déplacement (en ce moment avec Zelda Phantom Hourglass) et je lorgne vers une PS Vita pour noël.
Pour consolider ma bio de Gameuse, il faut que j'ajoute une dernière pierre : les MMORPG. J'ai fait partie de la Leaf Tribe dans Ragnarök Online, d'une guilde dans World of Warcraft et puis je me suis aventurée dans Aion. Le hic, c'est qu'en travaillant à domicile, la tentation de se connecter est terrible. "Juste une heure" me disais-je en me croyant raisonnable. Mais c'était impossible car mon cerveau, branché sur le rythme du jeu, ne voyait pas le temps passer. Je relevais la tête en constatant qu'il faisait nuit et que l'après-midi était bel et bien terminé. Bref, j'ai préféré couper toute relation avec les MMORPG sous peine de ne plus faire que ça.
Ceci est un Poring (Ragnarök) |
Pour aller plus loin...
Pour les amateurs de 8 bits : Stickaz un site qui vous permet de créer et d’acheter votre propre motif composé de stickers
carrés et colorés.
Pour les fans de la première heure : le très complet
Musée du jeu vidéo. Il n’y a peut-être plus de lieu d’exposition depuis que le
toit de l’arche de la défense est fermé au public mais il conserve un site très
complet.
Autre nom, autre site sans rapport avec le précédent, le musée des jeux vidéo
est une base de donnée qui recense de façon extrêmement complète tous les jeux sur tous les supports.
Pour les nostalgiques : le Joueur du Grenier. Il porte une chemise hawaïenne, il teste tous les jeux vidéos sortis sur consoles, surtout les pires, et il râle beaucoup. Parfois, il fait même un hors série sur les dessins animés de notre enfance et c'est hilarant. On devient vite accro à ses vidéos.
Les illustrations de Mario et Zelda ont été faites par Beyx. Vous pouvez retrouver ses œuvres sur sa galerie de deviantART.
A.J. Hateley voit les jeux vidéos comme des couvertures de livres sur le site de Redbubble.
Les illustrations de Mario et Zelda ont été faites par Beyx. Vous pouvez retrouver ses œuvres sur sa galerie de deviantART.
A.J. Hateley voit les jeux vidéos comme des couvertures de livres sur le site de Redbubble.